Actus Madagascar 03 mars 2010

SOCIAL – Émigration : L’adaptation des enfants malgaches à l’étranger

Nombreux sont les enfants malgaches, qui, pour une raison ou une autre, s’installent avec leurs parents dans un autre pays. Comment s’y adaptent-ils ? Miora a rejoint sa soeur installée au Gabon, il y a un an. Elle a 12 ans maintenant. Sa difficulté première, c’est la langue.« Ma soeur est mariée à un Français. ...

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Nombreux sont les enfants malgaches, qui, pour une raison ou une autre, s’installent avec leurs parents dans un autre pays. Comment s’y adaptent-ils ?

Miora a rejoint sa soeur installée au Gabon, il y a un an. Elle a 12 ans maintenant. Sa difficulté première, c’est la langue.« Ma soeur est mariée à un Français. Donc, il fallait déjà parler français à la maison et avec l’entourage. C’était une période difficile pour moi. Mais avec mon entrée au collège, petit à petit tout est rentré dans l’ordre », explique la jeune fille.
Lanto, quant à elle, a dû suivre des cours pour pouvoir s’adapter. Sinon, il lui serait impossible de communiquer. Le français n’était pas son fort.
« Ma mère m’a fait prendre des cours pour que je puisse m’améliorer dans la communication avec les autres. J’ai été trop malheureuse car je ne savais pas quoi répondre et quoi dire quand je jouais avec les enfants des voisins », se plaint la jeune fille.
Certains sont tout simplement stupéfaits par le changement. Passer d’un pays africain marqué par la nécessité à un autre plus riche où tout est beau, il y a de quoi être content.
« J’ai été effaré par la beauté et la propreté des lieux. Je trouve que la vie est beaucoup plus belle ici que dans mon pays », confie Marc, 11 ans, fraîchement arrivé en France.
D’autres ont tout de suite apprécié et se sont très vite adaptés à leurs nouveaux milieux. Ils ont laissé derrière eux leur vie d’avant, et ils ont même très vite acquis de nouvelles habitudes.
« Je suis contente car nous ne prenons plus le bus pour aller à l’école. Une voiture avec chauffeur nous transporte tous les jours », se réjouit Manohy.
Du côté des parents, les difficultés sont aussi nombreuses. Ils essaient d’aider du mieux qu’ils peuvent leurs enfants à s’adapter avec moins de souffrance au milieu et à la société. Les premiers efforts sont articulés autour de la langue.
« A la maison, nous parlons malgache pour la communication au quotidien. Le français, nous le parlons aussi mais pas exclusivement. C’est pour que les enfants ne soient pas non plus coupés complètement de leur racine malgache », précise Mahaly, une mère de famille installée à Lyon.
Habitudes culturelles
Inculquer la culture malgache constitue aussi une entreprise difficile. Toutefois, certains enfants gardent encore la nostalgie de la vie à Madagascar.
« Le vary sosoa maraina me manque, les mofo gasy aussi », a confié Tahiana, 9 ans.
Il existe des parents qui conservent les habitudes alimentaires malgaches, en proposant du riz, notamment pendant le déjeuner. C’est une manière pour eux de perpétuer la tradition, même loin de Madagascar. Cela permet aux enfants d’assimiler aussi quelques habitudes culturelles.
« Nous préparons du riz chaque dimanche à midi, comme à Madagascar. Parfois, d’autres membres de la famille nous rejoignent, et cela donne vraiment une ambiance très malgache. C’est très important, car les enfants ont besoin de repères culturelles dans leur développement », révèle Holy, mère de deux enfants, installée à Nice.
La mission s’annonce assez ardue pour les parents. Les enfants, eux, assimilent plus facilement la culture de leur pays d’adoption.
« Je regrette que mes enfants oublient et délaissent même ce qu’ils faisaient avant. Ils ont acquis de mauvaises habitudes et deviennent de plus en plus fainéants. Je ne leur en veux pas, c’est le train de vie qui les prédispose à de telles attitudes » se plaint Fanja, mère de quatre enfants.
Les gosses souffrent en quelque sorte du changement qui les condamne à une recherche perpétuelle d’identité.
« Mes enfants se considèrent comme des Malgaches. Mais quand on leur demande ce qu’ils savent de leur pays, ils n’ont pas grand-chose à dire », se désole Yvonne, une mère de famille installée à Strasbourg.

Extrait l’Express de Madagascar – Edition n° 4554 du 03-03-2010

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