Actus Madagascar 20 janvier 2007

Environnement – Et une protection de plus pour l’Alaotra !

Le décret de protection temporaire créant la nouvelle aire protégée d’Alaotra couvrant 42.478 ha de lac et de marais vient d’être signé par le ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, du Tourisme et le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Cette nouvelle aire protégée s’ajoute au nouveau Système d’Aires Protégées de ...

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Le décret de protection temporaire créant la nouvelle aire protégée d’Alaotra couvrant 42.478 ha de lac et de marais vient d’être signé par le ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, du Tourisme et le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Cette nouvelle aire protégée s’ajoute au nouveau Système d’Aires Protégées de Madagascar (SAPM) dont les objectifs sont de conserver l’ensemble de la biodiversité unique de Madagascar, de conserver le patrimoine culturel malagasy ainsi que de maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et le développement.
    Economie, culture, social et… nature
    Cette création marque une autre étape très importante dans la protection des caractéristiques spécifiques de la région. L’Alaotra étant renommé pour ses rizières et son riz, son lac et ses poissons, son marais immense, ses espèces endémiques telles que le «bandro» ou «le onjy». Et la culture Sihanaka est tout aussi fameuse pour ses savoirs issus des « Mpanazary » et sa vannerie qui passe pour être la plus fine du pays. Tout cela repose sur l’environnement naturel de la région et les habitants de l’Alaotra l’ont bien compris. Effectivement, ils ont bien réalisé que depuis que la dégradation de cet environnement naturel a été de plus en plus prononcée, l’existence même de ces richesses qui rendent la région unique est de plus en plus précaire. D’où cet élan général de vouloir les sauvegarder.
    Conviction … convention…
    Entre 1997 et 2003, il a surtout été question d’expliquer et de convaincre et les villageois riverains, et les autorités locales, régionales, nationales jusqu’aux instances internationales que la zone de l’Alaotra mérite de figurer parmi les sites d’importance internationale gérés selon la convention de Ramsar. Cette convention est surtout axée sur la conservation des zones humides. L’Alaotra, qui est la plus grande zone humide continentale de Madagascar, remplit tous les critères d’éligibilité à la convention tant par ses spécificités que par les dangers que la zone encourt. En septembre 2003, cette étape est franchie avec succès.
    … puis Aire protégée
    La désormais célèbre « vision de Durban » a par la suite incité les organismes de conservation comme Durrell Wildlife Conservation Trust, World Wide Fund for Nature et Conservation International à vouloir raffermir et l’existence d’une zone de conservation stricte qui pourra garantir les fonctions écologiques de l’Alaotra, et le réflexe de conservation chez les riverains. Des données constituant une base très complète pour le Système d’Information Géographique de la région ont été produites et ont servi de base pour les discussions menées plus d’une fois à chaque niveau et à tous les niveaux afin de bien clarifier les enjeux. Toutes les catégories d’intérêt et de responsabilité ont été certainement touchées et consultées. Le dossier a connu maints et maints allers-retours entre les instances au sommet et la base. Ainsi, la nouvelle aire protégée vient d’être créée grâce à l’implication volontaire et responsable de toutes les parties prenantes.
    Plus de confiance
    On a déjà remarqué que la population de « bandro » tend à se stabiliser depuis le temps où la conservation de cette espèce de lémurien a été initiée. Bien sûr, le « onjy » a été redécouvert dans le nord du pays mais les gens du « zetra » gardent confiance que tôt ou tard, il réapparaîtra à Alaotra. Notons que, même étant une aire protégée, une grande partie du Lac est toujours utilisable pour la pêche ainsi que pour toute autre utilisation de ressources naturelles, mais avec une gestion rationnelle. Peut-être qu’à terme, si les pêcheurs respectent scrupuleusement les zones de frai, il ne sera plus besoin de recourir à la fermeture annuelle de la pêche, une fermeture reconnue nécessaire par la plupart des pêcheurs mais que certains politiciens, intermédiaires et grands propriétaires de filets s’évertuent à contrer chaque année. Mais sûrement, toutes ces mesures de conservation influeront sur le futur de l’Alaotra dans le bon sens et chacun à son niveau se félicitera d’avoir contribué à cela.

Extrait Madagascar Tribune – N° 5465 : Samedi 20 Janvier 2007

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