Actus Madagascar 29 juillet 2010

Economie – Achat d’eau dans l’Androy: Une contrainte forte pour tous les ménages

Pour la production vivrière et l’évaluation de la couverture des besoins alimentaires, et selon des discussions avec l’équipe suivi-évaluation et les agriculteurs, on estime l’autosuffisance alimentaire d’un ménage par la quantification des productions vivrières majoritaires soit le maïs, le manioc et la patate douce. Le complément protéique apporté par les légumineuses est également important. Le ...

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Pour la production vivrière et l’évaluation de la couverture des besoins alimentaires, et selon des discussions avec l’équipe suivi-évaluation et les agriculteurs, on estime l’autosuffisance alimentaire d’un ménage par la quantification des productions vivrières majoritaires soit le maïs, le manioc et la patate douce. Le complément protéique apporté par les légumineuses est également important. Le déficit en ces productions conditionne directement l’entrée en soudure alimentaire.

Pour évaluer les quantités produites dans la zone, on compte usuellement en charrette : (1 charrette = 150 à 180kg environ pour le maïs, et le manioc sec), et en kapoaka ou gobelet Nestlé de lait en poudre (1 kapoaka = 0,275 g de maïs, 0,27 g de pois de terre, 0,25 g de niébé et dolique).

Plus, il est rapporté, dans le document réalisé par Floriane Thouillot et Jérémie Maharetse, et intitulé « L’appui au stockage des récoltes, une solution pour la sécurité alimentaire dans les zones agricoles difficiles ? L’exemple du Grand Sud de Madagascar, paru aux éditions du Gret, Études et Travaux en ligne no 25, qu’à la récolte de la grande saison, la consommation de maïs est majoritaire, cela jusqu’à l’arrivée des récoltes de contre-saison (patate douce et manioc). Une femme pile 10 kapoaka de maïs par repas, soit 2,5 kg, accompagnés si possible d’un à deux kapoaka de légumineuses (niébé ou pois de terre à cette saison), soit 0,25 à 0,5 kg. Deux repas constituent 5 à 6 kg consommés par jour, soit 150 à 180 kg par mois ce qui équivaut à une charrette de production. Les ménages estiment à 3 charrettes de maïs la quantité pour couvrir leurs besoins alimentaires jusqu’aux récoltes de contre-saison, car ils comptent sur la diversité des productions de cette période : cucurbitacées, brèdes (feuilles de patate douce ou de manioc pilées), légumineuses.

Et à la récolte de contre-saison, les ménages alternent repas de patate douce grillée ou bouillie, manioc grillé ou bouilli, et maïs résiduel. Les quantités de tubercules consommés sont d’environ 2,5 kg par repas également. On estime que pendant cette période, les ménages consomment l’équivalent de 1,5 charrette de manioc (consommation en frais), et un minimum de 3 charrettes de patate douce.

En outre, le même document décrit, surtout, qu’entre la mise en stock (mi-septembre) et la récolte de la prochaine grande saison, les paysans estiment à 4 charrettes la quantité de manioc sec nécessaire à assurer leurs besoins alimentaires. En effet, et surtout à partir de fin octobre où la patate n’est plus récoltée, la consommation de manioc sec est dominante. La ration est d’environ 5 kg par jour, accompagné d’1 kapoaka de légumineuses par repas si possible (dolique surtout). Cela correspond à 150 kg de manioc par mois, soit environ une charrette (de 150 à 180 kg). 4 charrettes couvrent donc environ 4 à 5 mois, sachant que dès janvier les premières figues de barbarie sont cueillies, et que les brèdes sont de nouveau disponibles.

Ainsi, les jeunes ménages (1 à 4 enfants) ont logiquement des besoins moins importants (un peu moins de 2 charrettes de maïs, et 2 charrettes de manioc sec après mise en stock). Ces ménages, peuvent être amenés contribuer à l’alimentation du groupe domestique par dons au père.

Malgré la diversité des productions végétales, ce panier alimentaire ne couvre pas les besoins caloriques des ménages agricoles (2 133 calories en moyenne par jour, d’après des résultats de l’OMS cités par Joseph et Rasolofo en 1999). Le problème de malnutrition est en effet important. La soudure alimentaire amplifie ce problème, dans le cas des ménages les plus vulnérables.

Et peut-on toujours lire dans le document que les femmes se rendent environ une fois par semaine au marché, afin de se fournir en PPN dont les priorités toute l’année sont : savon, pétrole pour la lampe, briquet ou allumettes. Plus rarement (une à deux fois par mois), certains ménages achètent du sel, de l’huile, de l’huile de coco pour les cheveux des femmes. Et enfin pour les ménages les plus aisés et selon les disponibilités, les achats concernent parfois du riz, du maïs, du café et du sucre. L’achat de médicaments, à l’année, représente une faible somme lors d’une année sans problème de santé majeur.

À partir d’août jusqu’à novembre ou décembre s’ajoute aux PPN l’achat d’eau, soit au minimum deux seaux par jours consommés par foyer. Cette contrainte est forte pour tous les ménages, et augmente sensiblement à partir du moment où la consommation des ménages est exclusivement basée sur les produits secs du stock : manioc, légumineuses et maïs qui ont besoin d’eau pour leur cuisson (contrairement à la patate douce qui peut se griller). Ces achats d’eau obligent les ménages à déstocker rapidement, aboutissant à la liquidation de leur grenier…

Extrait la Gazette de la Grance Île – Jeudi 29 Juillet 2010

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