Actus Madagascar 18 octobre 2008

Plus de Midi – Crise : les pays les moins avancés courent d’énormes risques

Si l’on parle surtout de crise financière dans les grandes puissances économiques, il n’en demeure pas moins que ce « Krash » constitue également un risque réel pour les pays pauvres. Ce que l’on appelle communément les pays les moins avancés, dont fait malheureusement partie Madagascar affichent une vulnérabilité accrue à l’heure où les perspectives ...

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Si l’on parle surtout de crise financière dans les grandes puissances économiques, il n’en demeure pas moins que ce « Krash » constitue également un risque réel pour les pays pauvres.
Ce que l’on appelle communément les pays les moins avancés, dont fait malheureusement partie Madagascar affichent une vulnérabilité accrue à l’heure où les perspectives mondiales se dégradent à un rythme inquiétant.

Reprise

Un petit rappel tout d’abord, les derniers rapports des institutions pour le développement ont fait état ces dernières années, d’une réelle reprise des économies des pays les moins avancés. La preuve : ces derniers ont vu la valeur de l’ensemble de leurs exportations augmenter de 80% depuis 2004 et ont enregistré leur taux de croissance économique le plus élevé depuis trente ans, dépassant même l’objectif de 7% que s’étaient fixé leurs gouvernements et leurs partenaires de développement. Pour le cas de Madagascar par exemple, et ce malgré le fait que cette amorce de développement n’entraîne pas encore des effets palpables sur le niveau de vie de la grande majorité de la population, l’on a senti ces derniers temps que le pays est réellement en marche vers le développement. Une marche qui risque cependant d’être stoppée net par la conjoncture.

Exportation

En effet, la relance économique des pays les moins avancés est basée essentiellement sur l’exportation de quelques produits peu élaborés – essentiellement le pétrole, les articles manufacturés à faible intensité technologique, les minéraux, les minerais, les métaux et les produits agricoles. C’est justement cette dépendance sur les produits d’exportation qui fait la vulnérabilité économique des pays pauvres. En effet, la récession économique des pays riches consommateurs, pourrait entraîner la contraction de la demande globale des produits d’exportation des pays pauvres. A Madagascar par exemple, même si les effets directs de la crise financière ne sont pas encore sentis, la crainte s’installe de plus notamment du côté des entreprises franches. Le secteur crevettier est le plus menacé, mais le textile pourrait aussi connaître énormément de problèmes.
Par ailleurs, si les pays développés entrent réellement dans une phase de récession, cela pourrait compromettre les grands projets privés en chantier dont la profitabilité dépend également de la situation économique globale dans le monde.  Même s’ils n’arrivent pas jusqu’à y mettre un terme, les investisseurs, promoteurs des projets nickel et cobalt d’Ambatovy ou encore l’ilménite de Taolagnaro, par exemple, devront revoir à la baisse leur profit.  De même, ceux qui ont envisagé d’investir dans d’autres secteurs réfléchiront plusieurs fois avant de décider de mettre le gros lot au risque de perdre au change.

Financements

Mais l’autre grand danger qui guette les pays pauvres à cause de l’actuelle crise financière, c’est la possibilité d’une diminution de l’aide publique au développement. Faut-il en effet rappeler que les efforts pour le développement économique des pays pauvres continuent encore de dépendre des financements extérieurs émanant des bailleurs de fonds dont font partie les pays riches. Les pays donateurs pouvant eux-mêmes entre dans une phase de récession, les aides budgétaires et autres financements de projets pourraient naturellement être revus à la baisse. Un tel cas de figure porterait en effet un sérieux coup à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pire, les gouvernement des pays riches pourraient abandonner leur projet de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’aide internationale en faveur des pays pauvres. Une éventualité qui pourrait porter un coup fatal aux projets de développement financés à coup de centaines de milliers d’euros ou de dollars.
Enfin, sur le plan des échanges commerciaux, la crise financière pourrait maintenir, et même aggraver les cours élevés des denrées alimentaires. Et du coup, entraîner l’aggravation du déficit commercial des pays pauvres, plus que jamais exposés à la récession.

Extrait Midi Madagasikara – Parution N° : 7660 du 18 octobre 2008

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