Actus Madagascar 16 septembre 2010

Société – Anjozorobe : La forêt perd 100 ha à 200 ha de sa superficie chaque année

Le sait-on ? La forêt d’Anjozorobe est en voie de disparition. Elle ne recouvre plus aujourd’hui que 39% de sa surface initiale et en un demi-siècle, de 1957 à 2006, elle en a perdu 50% avec un rythme de 100ha à 200ha par an. Pour avoir une idée d’une telle étendue, c’est l’équivalent d’environ 30 ...

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Le sait-on ? La forêt d’Anjozorobe est en voie de disparition. Elle ne recouvre plus aujourd’hui que 39% de sa surface initiale et en un demi-siècle, de 1957 à 2006, elle en a perdu 50% avec un rythme de 100ha à 200ha par an. Pour avoir une idée d’une telle étendue, c’est l’équivalent d’environ 30 terrains de football. Divers facteurs dont essentiellement les activités humaines sont à l’origine de cette menace sur cette forêt qui couvre l’escarpement de l’Angavo.

Vololonirainy Ravoniarijaona a mené des travaux approfondis sur la question dans le cadre de sa thèse de doctorat en géographie sous le thème « La forêt d’Anjozorobe et ses bordures, faciès végétaux, évolution spatiale, pratiques culturales et gestion de l’aire protégée ». Ses travaux l’ont conduite à examiner l’évolution et les pressions subies par cette forêt, elle-même peu connue de nombre de Malgaches.

 Fournisseur en bois. Il s’agit, en fait, d’un corridor forestier long de 80km et de 6 à 12km de large qui recouvre deux régions, Analamanga à l’Ouest et Alaotra-Mangoro à l’Est. Ses caractéristiques traduisent une transition entre la savane des Hautes Terres centrales et la forêt dense humide de l’Est. La forêt d’Anjozorobe est un des grands fournisseurs en bois d’oeuvre et d’énergie des centres urbains les plus proches, notamment Antananarivo et Moramanga. Aujourd’hui, un déplacement de la population, notamment celle du versant Ouest, vers la forêt, a été constaté, résultant de plusieurs situations, essentiellement basées sur le système agraire. La saturation de l’espace agraire se traduit, en effet, par une faible productivité des exploitations familiales de la population de cette zone et l’exiguïté de la taille des exploitations. Cette contre-performance les amène à la recherche de nouveaux terrains de culture en défrichant la forêt.

La dégradation de la forêt n’est évidemment pas sans conséquences sur les espèces animales et végétales qu’elle contient. En effet, l’élargissement de la lisière forestière modifie les conditions écologiques par une intensification de la lumière et le rechauffement du sous-bois. Cette modification entraîne inévitablement des mutations des populations animales et végétales.

Menace réelle. Cependant, sans ses travaux de recherche, Vololonirainy Ravoniarijaona a noté que des modes de gestion  de ce patrimoine forestier existent. La gestion communautaire clanique, comme c’est le cas dans le terroir d’Antsahabe fait, par exemple, intervenir des interdits coutumiers qui exercent un système de contrôle en matière d’utilisation des ressources forestières. Un autre mode de gestion, à l’instar de la forêt privée de « la Croix Vallon » responsabilise la population locale dans une forme de gestion  participative à travers les conventions collectives villageoises, plus communément connues sous l’appellation « dina ». Mais la mutation de la société clanique à laquelle s’ajoutent les problèmes socio-économiques, engendre peu à peu une transgression des règles coutumières et conventionnelles, mettant en péril la forêt.

La menace est donc réelle si l’on ne parvient pas à maîtriser ce déplacement de la population vers la foret. Car cette migration est une dynamique actuelle qu’il va falloir absolument contrôler.

Vololonirainy Ravoniarijaona, auteur de ces travaux de recherche, a soutenu publiquement sa thèse le 4 septembre dernier et a obtenu la mention « Très honorable » avec félicitations du Jury.

Extrait Midi Madagasikara – jeudi 16 septembre 2010

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