Actus Madagascar 13 janvier 2012

Reflet – Conséquences des intempéries : Les faces cachées

Comme tous les ans, la saison de pluies fait des ravages à travers le pays. A partir du mois de janvier notamment, la pluie et ses désagréments sont le lot quotidien de la population...

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Comme tous les ans, la saison de pluies fait des ravages à travers le pays. A partir du mois de janvier notamment, la pluie et ses désagréments sont le lot quotidien de la population. Par ailleurs, les intempéries ont également une incidence négative sur certaines professions et notamment celles dites libérales. Dans ce secteur, où l’on se fixe soi-même la règle – celle-ci est d’ailleurs simple, si on ne travaille pas, on ne mange pas – il n’y a pas d’indemnité d’intempérie ou quoi que ce soit qui y ressemble. Pour nombreuses professions libérales, la pluie est fortement handicapante et prive ceux qui  s’y adonnent d’une partie conséquente de leur gagne-pain.  Quelques témoignages sur les consé­quences des intempéries sur cette catégorie particulière de professions : Raneny est une dame d’une cinquan­taine d’années. Elle et ses deux filles sont lavandières ; c’est pour ainsi dire leur unique gagne-pain. Elles ont déjà leurs clients habi­tuels, à Ampitatafika et Anosizato. Leurs lieux de travail ? Les berges des rivières Sisaony et Ikopa. Ces dernières semaines, elles ont été bien embêtées car, pendant un certain temps, ces deux rivières et les cours d’eau environnants étaient presque à sec ; il a fallu recourir aux puits des voisins moyennant une partie du peu qu’elles arrivent à gagner. Avec la pluie, leur problème aurait pu être réglé si ce n’est que, contrairement  à leurs déboires d’avant, c’est la trop grande quantité d’eau et le mauvais temps qui les ennuient. « On met des jours à faire sécher les linges et pouvoir les repasser, ce qui fait qu’on ne peut pas s’occuper de plusieurs ménages à la fois, en une semaine, on arrive à peine à faire  4 ou 5 maisons alors qu’aupa­ravant, à nous trois, on pouvait faire chacune 3 ou 4 maisons en une journée. Le problème est qu’avec ce qu’on gagne, on n’arrive pas à pourvoir à nos besoins quotidiens ».  Dans le même ordre d’idée, Solo et ses fils recueillent du sable dans l’Ikopa. Pendant des jours, ils ont dû tourner le pouce car, faute de pluie, point de sable. En effet, c’est la pluie qui amène avec elle le sable qui les fait vivre. La pluie est finalement arrivée ; mais les mauvaises conditions météorolo­giques et la montée des eaux rendent plus difficiles et plus dangereux leur activité. Mais puisqu’il faut bien manger, ils y vont en espérant que le risque du métier ne soit pas trop élevé.   Une autre profession particulière, celle des prostituées. Pour celles qui attendent leurs « clients » dans les salons privés ou les halls des hôtels de passe, les intempéries ne posent pas de problèmes particuliers. Par contre, pour celles qui doivent les attendre sur les trottoirs, la pluie est leur pire ennemie. Ayant un minimum de décence, nombre d’entre elles rechignent à « étaler » leurs offres en plein jour. Elles attendent la nuit tombée pour revêtir leurs habits de circons­tances. D’après N., « le froid est parfois insup­portable en plus de l’humidité et il nous faut attendre des heures, parfois on attend presque toute la nuit pour rentrer bredouilles car les gens préfèrent rester au sec, chez eux. Il y a toutefois quelques exceptions, le vendredi soir et le samedi, mais pour le reste de la semaine, la pluie n’est pas l’idéale ».

Extrait Les Nouvelles – 13 janvier 2012

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