Histoire 14 mai 2011

Notes du passé – Andriparipa, le lieu de massacre des troupes merina

Les Sakalava du Nord via la reine Tsiomeko et les Antankarana via Tsimiaro et Tsimandroho, signent avec les Français en 1840 et 1841 des actes de cession des îles Nosy Be, Nosy Komba, le territoire antankarana et les îles qui en dépendent, pour les aider à chasser les Merina de leurs royaumes. Et malgré le […]

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Les Sakalava du Nord via la reine Tsiomeko et les Antankarana via Tsimiaro et Tsimandroho, signent avec les Français en 1840 et 1841 des actes de cession des îles Nosy Be, Nosy Komba, le territoire antankarana et les îles qui en dépendent, pour les aider à chasser les Merina de leurs royaumes. Et malgré le traité du 8 août 1868 passé entre le gouvernement merina et la France que ces souverains du Nord-ouest de l’île voient d’un mauvais œil, les relations entre les deux parties commencent à se dégrader à partir de 1882. Et c’est à cause de l’occupation par les Merina des territoires cédés à la France.

En juin 1882, le capitaine de vaisseau Le Timbre, commandant le « Forfait », enlève les pavillons merina plantés sur les terres de la reine sakalava bemihisatra Binao à Ampasimena et du roi Monja à Ambatomitatao sur la presqu’île d’Ankify. Éclate alors la plus vaste opération militaire de juillet 1882, au sud-ouest de la ville actuelle d’Anivorano-Nord. Les troupes merina dirigées par Ramaroseheno, commandant d’Ambohimarina, et le renfort envoyé par Ramarosahanina, commandant de Vohémar, affrontent l’armée antakarana dirigée par le prince Miarana, secondé par des officiers tels Ndrasagna, Tsikoriko, Mahatafa, Kotozandry dit Marchand, Djaokely et Andriamialy.

« Les soldats antankarana faisaient semblant de se retirer sur le village de Tsarakibany, puis plein sud sur le village d’Andrafiabe, à 7 km au nord du village royal d’Ambatoarana où stationnait le gros de la troupe. Les soldats merina, surpris, reculaient vers la plaine de l’Est de Tsarakilany où ils furent anéantis. Des cadavres jonchaient toute la plaine qui s’étend jusqu’au village actuel de Marotaolana, jonché d’os, ainsi désigné jusqu’à ce jour, et la plaine porte désormais le nom d’Andriparipa (lieu de massacre) » (« Ambalavelona ou l’insurrection anticoloniale dans le Nord-ouest de Madagascar en 1898 » de Cassam Aly Ndandahizara).

C’est dans cet affrontement qu’apparaissent pour la première fois deux personnages antakarana de premier plan de l’évènement d’Ambalavelona. Il s’agit de Miarana et de Djaokely.

L’année suivante, la guerre franco-merina finit par éclater. Le 7 mai 1883, les troupes françaises dirigées par l’amiral Miot attaquent l’armée merina par le poste d’Anorotsangana. La ville de Mahajanga est prise le 15 suivant, avec des renforts composés des hommes de la reine Binao et du roi Monja, fils et successeur de Tsiresy 1ère, ainsi que des Makoa libérés, anciens esclaves d’origine africaine. En octobre 1884, l’amiral Miot demande au roi antankarana Tsialana II de lui fournir 2 000 hommes de troupe pour renforcer les Français dans le but de prendre le poste merina d’Iharana (Vohémar).

Les Antankarana, sous le commandement de Mamba, de Tsimanegniny et de Djaokely arrivent à bord de l’ « Allier », tandis que le roi Tsialana II avec 300 hommes est embarqué sur le « Beautemps-Beaupré » du commandant Escande. Il est à préciser qu’en 1896, les Français soupçonnent Mamba, frère de Tsialana II, d’être l’homme des Merina et l’exilent sur l’île Sainte-Marie où il meurt deux ans plus tard. Ce sera Tsimanegniny qui succèdera à Tsialana II sous le nom de Lamboeny II.

La ville de Vohémar est prise le 21 novembre et Ambodivoanio le 27 suivant. Les Merina y laissent 250 morts, dont le gouverneur Ramarosahanina. Tsialana II et les principaux héros de cette bataille sont invités par l’amiral Miot à Toamasina où des médailles commémoratives de la victoire leur sont offertes. L’amiral Pierre s’est emparé de cette ville en juin précédent.

Les batailles décisives devront suivre: les Français préparent la prise de la baie de Diego-Suarez, toujours avec l’aide des Antankarana. Finalement tous les territoires cédés à la France en 1840 et 1841 sont entièrement libérés de l’occupation merina et Le Maître, commandant particulier de Nosy Be, s’apprête à y installer la souveraineté française.

Extrait l’Express de Madagascar – Samedi 14 mai 2011

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