Madagascar mai 2009 – Que du bonheur !
par Dominique GEVREY
Ça y est c’est décidé, nous allons à Madagascar ! Quatre ans que nous devons y aller, mon épouse et moi-même, quatre ans de mauvaises excuses pour repousser ce voyage !
Deux semaines, oui bien sûr c’est trop court, déjà des regrets avant de partir nous savons que 15 petits jours pour découvrir la Grande Île c’est mission impossible…nous en ferons un petit bout, que le choix de l’itinéraire est difficile !
Lundi matin 4 mai 2009, atterrissage à Tana, une douce chaleur s’empare de nous. Le guide est bien là. Une douche dans un hôtel à proximité et de suite le short et la route plein sud, la mythique N7, direction Antsirabé.
Et déjà nous sommes subjugués par les paysages……
Notre guide, Rivo (prononcez Riv ou Rivou) nous apprend le malgache : salam-bonjour, misaotra (misota)-merci, veloma (velouma)-au revoir, vazaha (vasa)-l’étranger, mora-mora-doucement, ça y est nous parlons malgache….sauf que selon les régions traversées les mots changent…..tant pis salam, des signes amicaux et des sourires sincères feront l’affaire.
Je ne vais pas vous ennuyer et vous décrire nos deux semaines de voyage plein sud, la côte est (Mananjary) puis sud-ouest et la côte ouest (Tuléar-Toliara) avant de regagner par avion la capitale pour les deux derniers jours. Train, bateau, avion, marche, pousse-pousse (c’est moins dur pour nous mais pas pour le pauvre qui devait tirer mes 90 kg) un peu tous les modes de locomotion à notre disposition……le train, nous descendrons à la 13 éme gare, départ à l’heure à 7h (à ma grande surprise, comme quoi j’étais mauvaise langue), arrivée à 14 h, que 2 h de retard mais nous ne nous en étions pas aperçus…que du bonheur ! stop, sinon je vais noircir plusieurs pages !
Des paysages si différents, une vraie féérie. Je ne suis pas botaniste mais je me suis émerveillé devant la richesse de cette flore et de cette faune….les « fameux » lémuriens que nous rêvions de voir depuis si longtemps et bien nous avons fait le plein. Des images plein la tête, de vrais gosses extasiés devant tout ça, oui tout ça…cela ne se raconte pas mais cela se vit !
J’ai volontairement parlé de la faune et de la flore avant de parler des « gens ». Les Malgaches…..j’ai la prétention (moi qui prêche l’humilité) de bien connaître l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale (ce n’est pas à moi de dire si les Malgaches se sentent plus asiatiques qu’africains ou l’inverse) mais là nous avons rencontré des gens extraordinaires, j’aimerais trouver un qualificatif encore plus fort. Cela ne remet pas en cause mon attachement à l’Afrique mais les malgaches….
Rires, sourires, une si grande gentillesse, que de noblesse dans un si grand dénuement…que d’émotions, merci, merci pour cette leçon de vie.
Oui, le peuple malgache dans sa très grande majorité est pauvre, très très pauvre. Nous avons partagé quelques jours avec certains d’entre eux sans la prétention de « communier » avec eux, trop de traditions, entre autre, nous séparent. Conscients que nous sommes des citadins de France : vasa nous sommes vasa nous resterons. Simplement l’envie de « donner » un peu de nous à notre petit niveau, tout ces sourires, ces remerciements…donner quelques minutes de plaisir tout simplement.
Dimanche matin, la veille de partir notre guide nous emmène, dans la banlieue de Tana, assister à la messe des chiffonniers, la messe du père Pedro présent à Madagascar depuis 36 ans).
4000 personnes dans un gymnase dont la moitié d’enfants. Trois heures de chants, de prières et de colère oui de la colère devant tant d’injustices. Merci père Pedro, encore une sacrée leçon de vie, de survie même pour le parisien d’adoption que je suis et des émotions que je ne veux pas oublier. Certains rêvent de serrer la main à des acteurs, des hommes politiques moi le père Pedro m’a serré la main……….j’ai dévoré son livre autobiographique, sans commentaire !
Merci à Rivou, Lov son collègue, merci à Clotilde pour sa cuisine, à M. Henri, à Jean-Raymond, à ces français expatriés qui détiennent des installations touristiques et envers qui j’avais un peu de réticence. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, j’ai rencontré des « expats » amoureux de ce pays qui en parlent avec beaucoup d’amour. Merci également à vous que cela soit au Camp Forest ou dans les hôtels « classe » et dans ceux moins « classe », que de bons moments. Merci Rosah notre petite guide d’un moment à l’avenir incertain, merci père Pedro….
Voilà, nous n’avons pas d’actions chez « Jacaranda », l’agence par laquelle nous sommes passés. J’ai pratiqué la confiance et je ne le regrette pas. Pas de mauvaises surprises que des bonnes. Après avoir fait quelques économies, nous sommes bien décidés à découvrir une nouvelle « tranche » de « Mada ». Merci Josielle, nous nous appuierons à nouveau sur votre savoir-être et votre savoir-faire que cela soit à Paris ou « là bas ».
Ha oui, j’oubliais il y a une crise institutionnelle à Madagascar. Les plus touchés par cette crise, invisible en province et très très peu visible à Tana que nous avons visité pendant 36 h sans discontinuer, ce sont bien entendu les malgaches qui avaient déjà peu de revenus et qui maintenant n’en ont plus du tout. Que les grands opérateurs suspendent leurs voyages par peur d’une médiatisation cela peut à la rigueur se comprendre mais les « petites agences » sont là.
D’ailleurs il y a plus de risques à sortir dans certains quartiers de nos grandes villes que de se promener dans les rues de Tana.
Vous avez toutes les raisons pour venir sur la Grande Ile…pour les aider mais en plus quel bonheur vous prendrez, ces rencontres, ces paysages…
J’ai envie de reprendre le slogan d’une grande enseigne « satisfait ou remboursé ».
Venez, venez, venez à Madagascar ! de toute façon je m’en moque, nous nous y retournons !!
PS : si vous faites des promesses tenez-les. La parole donnée est très importante pour eux. Là nous avons environ 15 cartes à envoyer (la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, Notre Dame,….), pas mal de mails, quelques photos. C’est moi le gagnant, ils m’ont donné bien plus !
Et quand vous irez à Mada (si si vous allez y aller), n’oubliez pas d’apporter quelques (beaucoup) cahiers, des stylos, ça également c’est important pour eux et pensez aux éventuels dispensaires rencontrés. Pour « nous » cela ne coûte pas grand-chose, pour « eux » c’est inestimable.
Bon voyage !
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