Origine et situation géographique
Groupe ethnique établit dans le Nord-Ouest de Madagascar, les Tsimihety ou « ceux qui ne se coupent pas les cheveux » occupent une région enclavée délimitée par les Sihanaka au sud, les Antakarana au nord, les Betsimisaraka à l’est et les Sakalava à l’Ouest.
Selon la tradition orale, les « Tsimihety » sont appelés ainsi pour avoir refusé de couper leurs cheveux comme le veut la tradition, à la mort d’un roi. Historiquement, ils seraient les descendants de pirates européens venus accostés l’île et qui se sont mélangés par la suite aux « Vazimba », premier peuple ayant vécu à Madagascar.
Malgré leur enclavement, les Tsimihety ne se sont jamais soumis à aucune autre ethnie, défendant durement leur indépendance. Toutefois, de part sa situation géographique proche des différentes autres ethnies, ces-dernières influencèrent beaucoup les us et coutumes des Tsimihety.
On retrouve ainsi quelques similarités mais dont la plus commune à toutes : la circoncision et le culte des ancêtres. Leur dialecte est également un mélange savant de dialectes empruntés auprès des ethnies proches. Peuple essentiellement tourné vers la riziculture et l’élevage, ils pratiquent l’autosubsistance mais entreprend également des relations commerciales avec les autres ethnies.
Port-Bergé, Mampikony, Mandritsara, Antsohihy, Befandriana et Bealanana délimitent aujourd’hui le territoire traditionnel de l’ethnie.
Us et coutumes
Les Tsimihety ont leurs propres coutumes à l’instar des autres ethnies de Madagascar. Leur chant traditionnel est le « Kôro » entonné à l’occasion de grands évènements.
Une partie des Tsimihety installée dans l’ouest pratiquent le « tromba », un rite fait de transes pour invoquer un esprit, généralement l’esprit d’un roi défunt. Ce n’est ici, pas une coutume d’origine Tsimihety mais empruntée chez les Sakalava. La cérémonie se déroule dans une case appelée « Zomba » où danses et chants au son de trompes marines sont effectués sous la vigilance d’un « saha » ou médium. A noter que c’est la seule ethnie a ne pas être sous l’autorité d’un roi mais de sages appelés « Sojabe ».
La pratique du « tromba » est encore très vivace lors des fêtes annuelles se déroulant dans les « doany » ou sanctuaires royaux sacrés des Sakalava. Concernant les cérémonies de mariage, de nombreux rites sont observés à savoir pour le jeune homme qui souhaite se marier, il doit auparavant se construire son futur propre foyer puis présenter ensuite l’élue de son cœur à ses parents. Si les unions collatérales sont interdites, les Tsimihety de Mandritsara l’autorisent à partir de la troisième génération. D’autres interdits sont encore appliqués : interdiction de se marier avec les « Kelihantsy » considérés comme un clan maudit.
Vie quotidienne
Pratiquant la culture du « tavy » ou sur brulis, les Tsimihety pratiquent la riziculture et sont également des éleveurs de zébus, chèvres, volailles sans oublier l’apiculture. Ils cultivent également le tabac dédié à l’exportation. Les habitations sont soient en terre ou en brique et les toitures en paille ou « satrana ». Les maisons plus modernes sont réservées aux riches et aux négociants.
L’oignon et les agrumes (manguiers, orangers, pamplemousses…) permettent aux habitants de compléter leur revenu selon les saisons. Près des habitations, les femmes cultivent manioc, maïs, patate douce pour leur consommation journalière. Pendant leur temps libre, elles se mettent à la cueillette et au travail de la soie sauvage et du raphia. Certaines s’adonnent également à la poterie.