Origine et situation géographique
Ethnie occupant la côte Est de Madagascar, de Mananjary à Antalaha, les Betsimisaraka ou littéralement « les inséparables » voient le jour sous l’impulsion de Ratsimilaho qui, pour faire face aux européens venus pour la traite d’esclaves (XVIIe et XVIIIe siècle), à rallier les différentes communautés sur ce littoral.
Véritable confédération, les Betsimisaraka se composent alors des Antavaratra du Nord, des Antatsimo du Sud et des Varimo du Centre. Des peuples avec leurs propres langues et cultures qui font aujourd’hui la richesse des Betsimisaraka.
Territoire s’étendant sur 72 000 km2 avec 15 chefs-lieux, le pays Betsimisaraka fut le théâtre de nombreux conflits entre les peuples éparpillés sur la côte Est mais aussi contre les négriers, les pirates, la monarchie qui prévalait et enfin contre les colonisateurs européens. De nombreux vestiges restent aujourd’hui visibles même au travers des us et coutumes locaux.
A noter que le peuple Betsimisaraka est un peuple sédentaire dont les principales activités tournent autour de la pêche, de l’agriculture et récemment, de l’artisanat. Historiquement, la capitale était Fénérive Est avant de devenir Tamatave pour des raisons politiques et économiques dues à l’existence de son port.
Us et coutumes
Bien que certains us et coutumes diffèrent dans ce peuple hétérogène, il n’en demeure pas moins que la célébration de la fête des morts soit un moment de rassemblement pour l’ensemble de cette ethnie. On observe ainsi durant tout le mois de novembre et non pas seulement le 1er dudit mois une forte affluence vers la Région Atsinanana considérée alors comme la terre des ancêtres et terre natale de tous. Une période très festive durant laquelle, selon les moyens de chacun, on effectue le retournement des morts ou « famadihana » pour demander bénédiction et protection aux ancêtres. C’est aussi l’occasion pour chaque famille de se réunir et de raffermir leurs liens de parenté.
Durant les réjouissances, le Dihy Telo est de mise. Une danse particulière durant laquelle les femmes chantent et dansent au rythme des tambours et accordéons et ceci en chemise et robes aux couleurs vives, coiffées d’un chapeau. A préciser qu’autrefois les Betsimisaraka s’habillaient essentiellement de vêtements en natte : jupe, tunique et bien sûr le chapeau. Outre le culte des morts, d’autres us et coutumes sont également demeurés très vivaces comme le To-laza, une circoncision collective durant 15 jours en hiver austral et donnant lieu à de grandes festivités.
Cérémonies et dates à retenir
- Jour de la Toussaint et durant tout le mois de novembre,
- Le To-Laza ou circoncision collective : entre juin et septembre.
Vie quotidienne
Pour ce qui est de l’habitation traditionnelle, elle est essentiellement composée de matériaux végétaux : bois pour la construction de l’ossature du pilotis et de branches de Ravinala pour les parois et la toiture. On retrouve également quelques cases créoles mais toujours sur pilotis pour éviter l’humidité.
Pour se nourrir, les Betsimisaraka cultivent dans la grande majorité du riz mais aussi différentes autres cultures destinées à l’exportation comme la girofle, la vanille, le poivre, le café et des letchis !