Origine et situation géographique
Grands éleveurs de bovins, ils parcourent durant des jours cette terre aride à la tête d’immenses troupeaux à la recherche de nouveaux lieux de pâturages. Considérés d’origine Bantoue, les Bara seraient les descendants d’un africain dénommé Rabiby, venu en expédition dans le sud de la Grande Île avec plus d’un millier d’hommes.
Guerriers dans l’âme, les Bara vouent une passion pour les armes mais aussi leurs cheptels, symbole de puissance, de prospérité et de grande fierté ! Peuple indépendant et craint par la majorité des autres ethnies à Madagascar, ils défendent farouchement leur liberté au prix de leur vie. Leur territoire serait délimité par le fleuve Mangoky au sud, s’étendant jusqu’au nord à Beroroha en passant par Midongy à l’est et Sakaraha situé à l’ouest. Ils sont également concentrés dans le Massif de l’Isalo et à Horombe.
Us et coutumes
La coutume Bara veut que pour démontrer leur bravoure et séduire les jeunes femmes, un Bara se doit de savoir voler un bœuf ! Une tradition ancestrale à laquelle s’ajoute le « Ringa » ou « Moraingy » qui consiste en une lutte à mains nues. Une forme d’entraînement dans le cas d’un duel au corps à corps avec l’ennemi.
Outre la pratique de la tauromachie dans des arènes de fortune notamment lors de grandes occasions, les Bara pratiquent également le « Savatse » qui est une circoncision collective permettant aux enfants mâles d’être reconnus par leur clan et de pouvoir ensuite intégrer le tombeau familial. C’est aussi l’occasion de pratiquer la danse du « Papango » : danse sur un poteau de bois où l’on mime l’envol de l’épervier.
A l’instar des autres ethnies vivant à Madagascar, les Bara pratiquent aussi le culte des ancêtres. Les défunts sont placés dans des cercueils à roulette ornés de 3 couleurs : le rouge, le noir et le bleu. Ils sont ensuite placés dans des cavités rocheuses faites de pierres plates très difficiles d’accès. Certaines parties du territoire Bara dont la fameuse « Forêt Sacrée » à Tsaranoro et Karambony sont donc considérées comme « fady » ou interdit d’accès. Seuls les familles des défunts peuvent pénétrer sur ces territoires notamment lors du « Famadihana », et ceci tous les 5 ans.
Vie quotidienne
Dans la vie quotidienne, les hommes Bara emmènent leur troupeau à la recherche de nouveaux pâturages. Le cheptel peut atteindre une centaine de têtes de zébu et les vols sont légions !
Les femmes quant à elles s’occupent du foyer et des enfants. L’eau étant un élément rare dans le sud, elles peuvent marcher des kilomètres avant de trouver un puits qu’elles transportent dans des seaux ou calebasses. Les enfants sont élevés dans le respect des traditions et si certains vont à l’école publique aujourd’hui, ils sont dès leur jeune âge initié à l’élevage de zébu.