Origine et situation géographique
L’histoire raconte qu’en 1643, les portugais venus pour ouvrir un comptoir commercial dans la région avaient alors enlevé le fils cadet du roi Andriantsiambany, roi Antanosy. Un enlèvement qui faisait suite au refus de ce-dernier d’envoyer son fils aîné en Inde pour parfaire son éducation et le convertir au christianisme. Depuis cette épisode, les Antanosy n’ont eu de cesse de guerroyer avec les colons portugais qui finirent par s’installer sur l’île Bourbon, aujourd’hui appelée île de La Réunion.
La venue des colons français et le retour du fils cadet pour régner sur le royaume Antanosy, apaisèrent les tensions mais les Antanosy sont depuis demeurés méfiants face aux étrangers. Si beaucoup d’Antanosy sont restés sur la côte, certains ont préféré migrer vers l’ouest pour fuir les Merina et s’installer sur les rives du fleuve Onilahy en 1845. Une venue marquée par de nombreuses expéditions contre les Bara et Mahafaly pour s’accaparer la région.
A noter que les cultures Antandroy ou « Ceux des épines » dans le Grand Sud et celles des Antanosy sont étroitement liées du fait de leurs origines. En effet, le royaume Antandroy fut fondé par le prince Andriamanare, fils du roi Andriankoantane roi des ZafiRaminia (Fort-Dauphin).
Us et coutumes
Pratiquant le culte des ancêtres au travers d’un rite funéraire typique à l’ethnie, chez les Antanosy on emmène le défunt loin du village pour l’enterrer dans un « kibory » ou sépulture collective. Un endroit ou personne ne viendra le déranger mais, pour que chacun se souvienne du défunt, une pierre levée est érigée dans le village. Cette pierre commémorative est considérée comme abritant l’esprit du défunt et fait souvent l’objet d’un culte pour demander bénédiction et protection. Une veillée funéraire est effectuée avant chaque enterrement au cours de laquelle est entonné le « Sarandra », chant funéraire Antanosy.
Pratiquant également un culte de possession dite « Bilo », c’est surtout un appel aux esprits accompagné de danses et de musiques pour que l’esprit se manifeste dans le cadre d’une demande de guérison ou pour résoudre un problème d’ordre personnel ou collectif.
Cérémonies et dates à retenir
« Feria Oramena » ou Fête de la langouste : entre mai et juin
Vie quotidienne
La plupart des Antanosy sont reconnus comme étant d’habiles marins et pêcheurs. Fort-Dauphin étant réputée pour ses langoustes, une fête annuelle appelée « Feria Oramena » est organisée entre mai et juin. Si les hommes rapportent le plus souvent des produits de la mer (crevettes, crabes, thons, langoustes…) les femmes sont quant à elles habiles dans le domaine de la vannerie et du tissage de « lamba » ou tissus traditionnel. Elles aident également les hommes dans les champs pour cultiver riz, patates douces et manioc. Pour compléter leur revenu, certains pratiquent l’élevage bovin, sont forgerons et même charpentiers.