Les Antandroy du Sud

Peuple de pasteurs itinérants, les Antandroy ou « Ceux des épines » sont établis à l’extrême sud de Madagascar.

Origine et situation géographique

Si on leur prête des origines arabes, juives mais aussi indo-pakistanaises c’est avant tout une ethnie ancrée dans une culture pastorale des plus austères. S’exprimant dans un dialecte malayo-polynésien, ils vivent dans l’une des contrées les plus arides de la Grande Île, l’Androy. A l’origine, les habitants de l’Androy étaient les Karimbola et les Mahandrovato.

Au XVè siècle, ces deux royaumes furent soumis par le prince Andriamanare de la région de Fort-Dauphin qui décida de s’y établir et de les réunir en un seul royaume : les Antandroy. Malheureusement, cette unité prendra fin au XVIIIe siècle suite à de nombreuses invasions et fit place à de nombreuses guerres intestines régulièrement ponctuées de vols de bœufs, la seule source de richesse dans la région.

Us et coutumes

Réputés pour être de grands guerriers courageux, les Antandroy sont également très attachés aux traditions ancestrales. Avec un territoire allant de Orombe à Bekily jusqu’à Fort-Dauphin, les Antandroy pratique le culte de la mort où le zébu y tient une place de choix. Signe de richesse, le nombre de zébu mesure la notoriété mais aussi la position sociale. A sa mort, tout ou partie du bétail possédé est parfois tué et consommé par la famille et la tribu. Les cornes serviront à orner la tombe du défunt qui en fonction de sa richesse sera plus imposante.

Maîtrisant l’art divinatoire, les Antandroy se réfèrent toujours aux conseils de leurs devins ou « Ombiasy » que ce soit pour la construction d’une tombe ou d’importants évènements à venir. Le cercueil est constitué de deux troncs d’arbres vidés qui sera violemment secoué au cours d’une danse funéraire avant d’être enterré. A noter que les tombeaux royaux peuvent mesurer jusqu’à 50m de côté !

Ornés également d’ « Aloalo » (sculptures en bois) et de statuettes mortuaires, ces-derniers sont malheureusement cibles de pillage. La danse du Bilo est une danse faite de transes très pratiquée par cette ethnie pour extraire dit-on le mal. Le Beko (a capella) est un chant funéraire typiquement Antandroy faites de litanies pour accompagner l’esprit du défunt.

Vie quotidienne

Implantés dans l’une des régions les plus sèches de Madagascar, les Antandroy ne pratiquent que très peu une culture vivrière par manque d’eau (manioc, patate douce, maïs…). Le lundi, jour de marché à Ambovombe et chef-lieu de l’Androy, on y retrouve sagaies, chapeaux Antandroy fait dans de la bosse de zébu, saphirs d’eau mais aussi une multitude de bijoux en argent. Les Antandroy sont en effet réputés pour être de grands orfèvres et spécialistes du…tatouage !

Même si l’élevage de bovins et et de caprins restent leur activité principale, de plus en plus de jeunes et de femmes Antandroy se lancent dans la quête de saphir à Tsihombe, à une cinquantaine de kilomètres de Beloha. Le tissage du « lamba mena » ou tissus en soie sauvage est également pratiqué par les femmes Antandroy à Ambondro et revendu sur les différents marchés de l’Androy. A noter que certains Antandroy s’interdisent de manger du porc.

Antandroy

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