Actus Madagascar 26 juin 2009

Notes du passé – Ballade à travers les vieilles rues de la capitale

En 1925, Antananarivo compte 70 000 habitants (dont 65 000 Malgaches) contre 55 000 en 1901.Pour le gouvernement général, une fois le pays pacifié les travaux les plus urgents à mener sont ceux qui doivent permettre l’accès des véhicules modernes jusqu’au Rova. Et ce, à travers les quartiers les plus peuplés de la ville, uniquement ...

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En 1925, Antananarivo compte 70 000 habitants (dont 65 000 Malgaches) contre 55 000 en 1901.
Pour le gouvernement général, une fois le pays pacifié les travaux les plus urgents à mener sont ceux qui doivent permettre l’accès des véhicules modernes jusqu’au Rova. Et ce, à travers les quartiers les plus peuplés de la ville, uniquement desservis par un labyrinthe de ruelles escarpées, ravinées en saison des pluies, coupées d’escaliers glissants.
Utilisant autant que possible les anciens tracés, des voies plus larges sont percées à pentes mieux ménagées, pourvues de caniveaux de pierre. La rue descendant du carrefour d’Ambohijatovo-ambony vers Antaninarenina est ouverte en 1898. Sur la croupe de Faravohitra, l’avenue George-V est inaugurée à la fin de 1904. Pour la construire, il a fallu faire sauter la roche à coups de mines sur plusieurs centaines de mètres. Se développant en pente douce sur près de 2 km depuis le carrefour de Soarano, elle devient la voie d’accès la plus commode vers la Haute-Ville.
Celle-ci se voit rajeunie par des jardins créés en des points bien choisis. Théâtre de solennels «kabary» royaux, espace nu et poussiéreux (ou fangeux selon les saisons), Andohalo devient la charmante Place Jean Laborde avec des arbres autour du kiosque où, dès 1897, se faisait entendre la musique militaire française.
En 1913, on commence à payer les rues et on commande des plaques indicatrices. Cependant, peu de terrains restent disponibles sur le rocher pour la construction. C’est pourtant là que s’installent de nombreux services officiels, bientôt remplacés par les bâtiments du lycée Galliéni. Aussi la ville en quête d’espace descend-elle de son rocher.
C’est surtout vers le nord-ouest qu’elle s’étend car c’est là qu’on trouve des terrains plats qui se prêtent aux œuvres de l’urbanisme et desquels on accède aux vieux quartiers par des pentes moins escarpées. C’est là que passait la voie conduisant du Rova à la ville sacrée d’Ambohimanga. C’est là que se trouvait le palais du gouverneur; c’est là que se tenait le grand marché; c’est là que s’étaient installées les premières maisons de commerce européennes avant la conquête. Le choix de l’emplacement de la gare est un attrait plus puissant et les terres sont l’object des spéculations habituelles.
En 1901, les pentes sud-est d’Isoraka sont aménagées en parc annexe du palais d’Ambohitsorohitra. Celui-ci est relié par l’avenue de France à la Place Colbert (de l’Indépendance actuelle) taillée sur le versant qui domine Analakely, refoulant ainsi le grand marché dans le fond du vallon.
Dès lors le quartier est désigné comme le centre de la vie administrative et des affaires. De même les hôtels et restaurants descendent du vieux Tana, les grandes maisons de commerce y construisent magasins et entrepôts. En revanche, les fonds d’Analakely naguère couverts de rizières et souvent submergés sous une couche d’eau épaisse, se peuplent moins vite. Le quadrillage des rues ne traverse encore longtemps que des terrains vagues entre le marché et l’emplacement de la gare d’Antanimena, ouverte à l’exploitation le 21 novembre 1910.
Les blocs du bas-quartier d’Analakely commencent à se remplir. En 1915, l’avenue Fallières (de l’Indépendance actuelle) a déjà ses massifs de verdure mais n’est pas encore bâtie. Non plus que l’avenue de la réunion (Andrianampoinimerina actuelle) qui prolonge la route de Mahajanga au sud du carrefour de Soarano.
Mais sur la face nord-ouest de la Place Colbert se groupent déjà la Poste, le Comptoir national d’escompte qui, jadis, avait fait un prêt au gouvernement royal, les bureaux du Trésor, des Mines, des Domaines, etc.
Les piétons affluent directement vers le grand marché d’Analakely par les larges escaliers d’Ambondrona et d’Antaninarenina. Et de part et d’autre de la tête du vallon, aménagée en parc pittoresque à Ambohijatovo, les routes carrossables doivent contourner ou escalader les collines, au prix de durs efforts pour les attelages humains ou animaux et de lourdes dépenses de carburant et d’une usure excessive pour les automobiles.
D’où l’intérêt des voies à niveaux, reconnu de bonne heure. Le tunnel Hubert Garby sera creusé de 1914 à 1924 pour relier directement Analakely à Mahamasina.

Extrait l’Express de Madagascar – Edition n° 4343 du 25-06-2009

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